lundi 4 décembre 2017

Atelier de cartographie

Atelier de cartographie 



Il existe beaucoup de fiches techniques sur la réalisation de cartes, croquis et schémas cartographiques. Souvent, elles en restent à des grands principes parfois peu utiles lorsque l'élève est placé.e en situation d'apprentissage. Nous proposons ici les points qui nous semblent essentiels à la réalisation d'une production cartographique de qualité sans toutefois sombrer dans une technique superflue pour des élèves de secondaire. 

Ce que nous trouvons essentiel...


1. Le choix des figurés
Un figuré est une représentation graphique qui exprime une variable (une donnée) sur une carte. 
Il existe 4 types de figurés: 
  • Les éléments ponctuels 
  • Les éléments linéaires 
  • Les éléments zonaux 
  • Les éléments fléchés 
Le mot imaginaire PLAF permet de se souvenir des 4 figurés possibles. 
P = Ponctuel
L = Linéaire
A = Aire pour zonal
F = Fléché

Ces 4 types d'éléments varient de 6 façons: 
  • La taille
  • L'intensité
  • La couleur
  • La forme
  • L'orientation 
  • La texture

Le choix des figurés et de leurs variations est à établir en fonction du type de données à représenter. Il s'agit de règles à respecter quand on cartographie ou schématise un territoire. 

Il faut d'abord distinguer les données qualitatives des données quantitatives. 

Les données qualitatives ne sont pas mesurables. Elles sont composées de noms, d'adjectifs ou de codes. Elles peuvent être nominales ou ordinales. Les données nominales (l'appartenance ou non à l'union européenne, la zone euro, l'espace Schengen, etc.) ne sont pas hiérarchisées au contraire des données ordinales (date d'entrée dans l'Union européenne par exemple). 

Les données quantitatives sont mesurables, elles sont toujours numériques et ordonnables (hiérarchisées). Les données quantitatives sont absolues (la valeur en elle-même a du sens comme la population ou le PIB par exemple) ou relatives (la valeur exprimée n'a du sens que par la relation qu'elle exprime comme le PIB/hab ou la densité d'une population). Les indices et les taux (et donc les pourcentages) sont par définition des données quantitatives relatives.  

Avec cette typologie, on peut définir le figuré à utiliser: 


La carte n°1 permet de distinguer la figuration des quantités absolues et des quantités relatives: 

Le PIB (quantité absolue) est représenté par des éléments ponctuels (cercles) dont la surface est proportionnelle à la valeur exprimée. 
Le PIB par habitant (quantité relative) est représenté par des zones (aplat de couleur) où l'intensité de la couleur choisie exprime la classe de la valeur statistique. La division de la série statistique en classes est appelée discrétisation. La discrétisation peut être réalisée selon différentes méthodes dont celle des quantiles

Carte n°1 - L'Asean 
source : Cartothèque de Sciences Po, http://cartotheque.sciences-po.fr/media/LASEAN_2013/750/, consulté le 03/12/2017

2. La légende 
Une production cartographique doit comporter différents éléments si elle veut prétendre à un certain statut scientifique. 
L'acronyme STOLEND permet de se rappeler ces éléments qui doivent être mentionnés sur la carte même et non au verso ou sur une autre feuille. 

Les sources (S)
Les sources qui ont été utilisées doivent être mentionnées dans leur intégralité. Il ne faut pas se contenter de "Atlas" ou "Banque Mondiale". Les règles de base sont précisées dans le document suivant: 

Pour les travaux scolaires, il est vivement conseillé de mentionner les sources de chacune des couches. Pour rappel, une couche comprend les figurés d'une carte représentant une variable. La carte n°1 proposée ci-dessus traitant de l'ASEAN comporte trois couches : le figuré linéaire correspondant au contour de l'ASEAN, le figuré ponctuel pour le PIB et le figuré zonal pour le PIB/hab.

Le titre (T)
Le titre doit être explicite. Il correspond à la problématique de la carte. 
Il est exclu d'y mentionner les termes "carte", "travail de géographie", "devoir",... L'objet de la carte se suffit à lui-même. Un effort au niveau de l'originalité est toujours appréciable surtout lorsqu'il rend la carte plus attractive. 

L'orientation (O)
Même si cela peut être superflu dans certain cas, la carte doit être orientée. Une rose des vents ou une flèche pointant vers le Nord doit être placée dans un coin de la carte. 

Carte n°2 - Japon/Chine, concurrences régionales, ambitions mondiales
source : Cartothèque de Sciences Po, http://cartotheque.sciences-po.fr/media/LASEAN_2013/750/, consulté le 03/12/2017

La légende (L)
C'est l'élément essentiel à ne surtout pas oublier. Sans légende, la carte est illisible.
La légende doit être hiérarchisée et structurée comme le montre la carte n°2. 
La légende permet de faire le lien entre les figurés et les données. Les unités et les dates y sont précisées. Les termes employés sont précis et sans ambiguïté. 


Source : LAMBERT, N., ZANIN, C., Manuel de cartographie, Armand Colin, Paris, 2016, p.163.


L'échelle (E)
L'échelle peut prendre deux formes : numérique (ex: 1/25 000) ou linéaire (comme sur la carte n°2).  

L'avantage de l'échelle linéaire est qu'elle est toujours correcte en cas d'agrandissement ou de diminution du fond de carte puisque l'échelle subira les mêmes modifications que la carte. 

Pour l'échelle numérique, il suffit de la multiplier ou la diviser en cas d'agrandissement ou de rétrécissement du fond de carte. Par exemple, si on agrandit de 2 fois une carte au 1/100 000, on calculera 1/100 000 x 2 = 2/100 000 = 1/50 000. 

Les noms (N)
Il s'agit tout d'abord des noms des objets géographiques représentés mais aussi des références spatiales pertinentes qui permettent de situer le territoire cartographié. 

Il s'agit également du nom de l'auteur de la carte. 

Les dates (D)
La date de réalisation de la production est à noter mais aussi les dates de production des données utilisées pour dessiner la carte (elles peuvent varier de la date mentionnée dans les références bibliographiques). 

Bibliographie et ressources complémentaires

LAMBERT, N., ZANIN, C., Manuel de cartographie, Armand Colin, Paris, 2016, p.163.
MUNIGA, J., Croquis et schémas de géographiehttp://www.geographie-muniga.org/ 

Un pas à pas proposé par SciencesPo Paris : Lire et faire des cartes